Sommaire
Indications et but de la cystoscopie
Appareillage
Réalisation
Suites
Risque infectieux
.
La cystoscopie est un procédé
endoscopique qui permet l'exploration du bas appareil urinaire.
Par l'intermédiaire d'un endoscope, l'opérateur
peut explorer l'urètre et la vessie. Il est possible également
dans certains cas de réaliser d'autres gestes comme l'ablation d'une
sonde JJ, des biopsies superficielles de vessie, une opacification rétrograde
des uretères (urétéro-pyélographie rétrograde).
Cet examen est pratiqué pour explorer une hématurie
(présence de sang dans les urines), et peut mettre en évidence
une tumeur vésicale, un obstacle sur l'urètre ou le col de la
vessie, une inflammation de la muqueuse urothéliale, un calcul vésical,
etc.
On peut utiliser deux types d'appareils:
- le plus ancien est un cystoscope, appareil rectiligne et
rigide constitué d'une gaine métallique de 5 à 8 mm de
diamètre, sur lequel on adapte un optique qui permet de transmettre la
lumière à son extrémité et visualiser l'image sur
son oculaire. Sur cet oculaire, peut être raccordée une caméra
elle même raccordée à un moniteur sur lequel on pourra suivre
le déroulement de l'examen. Cet appareil est utilisé chez la femme
du fait de la brièveté de l'urètre féminin. Son
utilisation chez l'homme, dont l'urètre est plus long, nécessitait
le recourt à une anesthésie générale ou loco-régionale.
- plus récemment on peut utiliser un fibroscope vésical,
appareil plus long et souple, articulé, de 5 à 6 mm de diamètre,
constitué de fibres optiques permettant la transmission de la lumière
et de l'image. Il contient également un canal interne qui permet l'introduction
d'instruments fins pour l'ablation de sondes JJ, ou la réalisation de
biopsies vésicales par exemples.
Ces deux types d'appareil sont munis d'un raccord sur lequel est raccordée une tubulure qui permet un lavage par du sérum physiologique et ainsi mieux visualiser les cavités explorées.
L'ensemble de ces matériels subit une décontamination et une désinfection rigoureuse qui demande un temps minimum. Il ne peuvent donc le plus souvent être effectués que s'ils ont été programmés pour être certains de pouvoir disposer d'un matériel stérile.
Sur ces appareils, souvent un peu plus volumineux, peuvent être adaptés
des instruments coupants, coagulants, qui permettre d'intervenir par voie endoscopique
sous anesthésie.
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Avant tout examen endoscopique, fut-il simple comme une cystoscopie, il est
impératif de vérifier l'absence d'infection urinaire, en réalisant
une analyse d'urine (au laboratoire ou par une bandelette urinaire).
Avant de débuter l'examen, il est demandé
au patient d'aller uriner afin de bien vider sa vessie.
L'examen est réalisé sous anesthésie
locale, en utilisant un gel d'anesthésique locale, injecté dans
l'urètre et placé autour de l'endoscope. Il se fait en consultation
sans nécessiter d'hospitalisation. Il est souvent qualifié par
les patient(e)s eux-même de désagréable mais non réellement
douloureux.
En position gynécologique pour les femmes, ou en
position allongée pour les hommes, l'endoscope est introduit dans l'urètre
et progresse sous contrôle de la vue jusqu'à la vessie qu'il
explore ensuite.
Pour la réalisation de cet examen, un lavage ou
irrigation par du sérum physiologique est mis en place, permettant
d'ouvrir la lumière de l'urètre et de la vessie lors de la progression
de l'appareil et pour l'exploration des parois de la vessie. Lors de l'examen
il est possible d'avoir une envie d'uriner liée au contact de l'appareil
avec certaines parties du col de la vessie et de l'urètre ou tout simplement
à son remplissage par le serum physiologique injecté par l'appareil,
pendant l'examen.
Dans certains cas on pourra réaliser des biopsies,
enlever une sonde JJ, faire une UPR.
L'examen dure habituellement quelques minutes.
Il est habituel d'avoir dans les heures, plus rarement jours qui suivent l'examen,
des picotements dans l'urètre, surtout en urinant. Ceux-çi vont
disparaître spontanément. Il est recommandé de boire abondamment
dans les heures suivant la cystoscopie afin de bien rincer et laver la vessie
et l'urètre.
Plus rarement, peut survenir une infection urinaire liée
à la contamination des urines vésicales par des germes souvent
présents dans les derniers centimètres de l'urètre et
ensemencés lors de la progression de l'appareil dans la vessie. Cette
infection se manifeste alors par des brûlures mictionnelles s'intensifiant
et persistant anormalement dans les heures suivant la réalisation du
geste, des envies pressantes et fréquentes. Elles justifent la réalisation
d'une analyse d'urine et la mise sous traitement antibiotique.
De même il est possible que les premières
mictions soit hématuriques surtout si vous étiez sous anticoagulants
ou anti-agréguants. Ces saignements sont liés au frottement
de l'appareil sur une muqueuse parfois fragile. Leur persistance après
24 heures doit faire écarter une possible infection.
Exceptionnellement, surtout s'il existe un obstacle partiel
(adénome de la prostate, rétrécissement sur l'urètre)
peut survenir un blocage (ou rétention vésicale) se manifestant
par une impossibilité d'uriner malgré une très forte
envie. Ce blocage nécessite la mise en place en urgence d'une sonde
vésicale ou d'un drain vésical sus-pubien (cathéter sus-pubien).
Toute anomalie constatée et vous inquiétant
au décours de l'examen doit donc vous faire contacter l'urologue qui
vous a réalisé l'examen.
Celui-ci est faible et ne justifie pas sauf cas particulier, la prise d'un traitement antibiotique préventif (antibioprophylaxie).
Télécharger la fiche d'information de l' AFU
Docteur B. d'ACREMONT - Mise à jour le 01-Jan-2015