SOMMAIRE:
- principe
- échographie rénale
- échographie vésico-prostatique
- échographie prostatique endorectale
- échographie scrotale
PRINCIPES
L'échographie est une technique d'imagerie qui utilise les propriétés des ultra-sons. Un transducteur ou cristal émet une onde accoustique ultra-sonore à partir d'une énergie électrique. Cette onde émise par le cristal ultra-sonore est transmise à travers les tissus. Selon leurs consistances, les différents tissus traversés vont réfléchir tout ou partie de cette onde vers la source émettrice. Le même cristal va alors convertir à l'inverse l'énergie acoustique en énergie électrique. Les signaux électriques ainsi obtenus sont ensuite analysés électroniquement pour former une image reproduisant les différences entre les tissus traversés par le signal ultra-sonore. Cette analyse est faite en temps réel et l'opérateur peut ainsi suivre en temps réel le déroulement de l'examen (contrairement au scanner, ou à l'IRM ou il existe un temps d'acquisition des images, de plus en plus court avec les avancées technologiques mais obligeant à attendre la restitution des images avant de poursuivre ou modifier le déroulement de l'examen).
L'onde ultra-sonore est émise avec une fréquence donnée, exprimée en MHz. Habituellement, elle est pour une échographie endorectale par exemple de 7,5 MHz. Les ultra-sons traversent très facilement l'eau mais par contre sont stoppés par l'air ou l'os. Ceci explique que l'étude des anses intestinales ne soit pas possible ou encore que l'étude du cerveau ne puisse être possible que pendant les premiers mois de la vie, avant que les os du crâne ne soient soudés entre eux.
En
urologie, l'échographie de l'appareil urinaire peut comprendre plusieurs
examens associés ou dissociés selon le contexte clinique, les
renseignements recherchés:
- une échographie rénale
- une échographie vésico-prostatique
par voie abdominale ou antérieure.
- une échographie prostatique endorectale.
- et parfois une échographie scrotale.
Selon l'examen réalisé on utilisera des sondes d'échographie différentes, adaptées à la profondeur et à la nature des tissus examinés.
L'échographie rénale ne nécessite aucune préparation particulière. La sonde d'échographie est appliquée sur la peau de la région lombaire de chaque côté, en appliquant sur la peau un gel permettant une bonne transmission des ultra-sons entre la sonde et la peau. Les reins étant mobiles avec la respiration, l'opérateur fera inspirer largement le patient pour bien les visualiser. On étudiera leur présence, leur dimension, leur structure, leur épaisseur, l'existence ou non d'une dilatation des cavités pyélocalicielles, l'existence et l'aspect de kystes, d'éventuelles tumeurs, de calculs. Cet examen recherchera également l'existence d'anomalie autour du rein (hématomes, tumeurs,..). Il peut par une étude doppler étudier la vascularisation de chacun des reins.
EHOGRAPHIE VESICO-PROSTATIQUE PAR VOIE ABDOMINALE
L'échographie vésico-prostatique par voie abdominale ou antérieure se fait en appliquant la sonde sur la région hypogastrique (bas de l'abdomen). Il est demandé au patient de venir pour l'examen en gardant la vessie pleine. L'opérateur va vérifier la capacité de la vessie, la régularité et l'épaisseur de sa paroi, rechercher l'existence d'un calcul, d'un diverticule, d'un polype, d'une tumeur dans la vessie. On peut également par cette voie apprécier la taille et l'aspect de la prostate, l'existence d'un lobe médian. L'examen se termine par la mesure du résidu post-mictionnel qui est la mesure de la quantité d'urine restant dans la vessie après une miction. Cette mesure est d'interprétation difficile et n'a de valeur que si la réplétion vésicale n'était pas anormale en début d'examen. Il est donc nécessaire de venir pour l'examen avec une envie normale d'uriner (ni plus ni moins).
L'échographie prostatique endorectale utilise une sonde rectiligne introduite par l'anus à l'aide d'un gel lubrifiant. Ces sondes portent à leur extrémité un cristal oscillant ou une barette de cristaux. Elles sont linaires, bi ou multiplans.
L'examen se fait habituellement en décubitus latéral, couché sur le côté gauche, cuisses fléchies. Ce type d'examen est contre-indiqué lors de prostatite aiguë du fait du risque de bactériémie, et dans certaines pathologies anales de par les douleurs que risque d'entraîner l'introduction de la sonde (fissure anale, thrombose hémorroïdaire,..).
L'opérateur va étudier les contours de la prostate, mesurer son volume, sa structure en s'intéressant à sa partie centrale (zone de transition) et à sa partie périphérique, en terminant par l'étude des vésicules séminales, des canaux éjaculateurs. Dans certaines lésions il peut être intéressant d'en faire une analyse en échodoppler couleur qui va plus particulièrement étudier la richesse de sa vascularisation.
On utilise pour l'étude de la prostate un modèle anatomique décrit par Mc Neal et qui décrit plusieurs zones dans la prostate: le stroma fibro-musculaire antérieur, la zone centrale, la zone périphérique (point de départ de la majorité des cancers de prostate), la zone transionnelle (siège du développement de l'adénome prostatique ou hypertrophie bénigne de la prostate).
Quelques
lésions échographiques:
- Lors de l'avènement de l'échographie
endorectale, une importance particulière était accordée
aux nodules hypoéchogènes surtout dans la prostate périphérique.
Il s'agit malheureusement d'un signe peu spécifique et peu sensible de
cancer de prostate: en effet 20 à 30 % de ces nodules sont effectivement
tumoraux.
- Souvent
sont également retrouvées des calcifications dans le tissu prostatique.
Ces calcifications correspondent à l'accumulation de sécrétions
dans des glandes prostatiques et leur calcification secondaire. Elles ne sont
pas spécifiques d'une pathologie particulière et peuvent s'observer
sur une prostate normale, mais également dans les hypertrophies bénignes,
les cancers de prostate, les prostatites chroniques. Lors d'une résection
endoscopique elles apparaissent comme de petits calculins que l'anse du résecteur
découvre en effondrant les glandes les contenant.
L'échographie endorectale n'est pas indispensable loin s'en faut dans le bilan d'une hypertrophie prostatique. C'est en effet un mauvais examen pour le dépistage du cancer de prostate. Elle est utile lorsqu'il est décidé d'effectuer des biopsies prostatiques pour diriger les prélèvements et mieux "ratisser" la glande, pour mieux définir le volume prostatique. Dans les autres cas, lorsqu'une imagerie est nécessaire, une échographie par voie abdominale est les plus souvent suffisante et moins désagréable pour le patient.
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Anatomie
zonale selon Mc Neal |
Echographie
prostatique endorectale |
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Echodoppler
prostatique |
Enfin l'échographie scrotale peut être utile pour préciser la nature liquidienne de certaines tuméfactions (kystes de l'épididyme, hydrocèle vaginale), préciser les caractères d'un tuméfaction palpée sur le testicule ou ses annexes, rechercher, confirmer et quantifier une varicocèle.
Docteur B. d'ACREMONT - Mise à jour 23 février 2010