Sommaire
Sonde
JJ: principe et mise en place
Tolérance des sondes JJ
Ablation des sondes JJ
Illustrations
SONDE JJ: PRINCIPE ET MISE EN PLACE
Après certaines interventions sur l'appareil urinaire, il peut être laissé en place une sonde interne, ou endoprothèse urétérale dans l'un des uretères. Cette sonde dite sonde JJ de part ces extrémités en J, est en matériel synthétique, creuse laissant ainsi passer les urines, souvent multiperforée et souple pour améliorer le confort et faciliter son ablation.
Cette sonde est placée entre le rein et la vessie soit par voie chirurgicale lorsque la voie excrétrice a été ouverte chirurgicalement comme dans une cure de syndrome de jonction par exemple (elle permet alors d'éviter ou limiter le risque de fuite d'urine par les sutures en facilitant le drainage des urines), soit par voie endoscopique après une urétéroscopie, ou pour drainer un rein obstrué avant le traitement proprement dit de l'obstacle sur la voie urinaire. Selon leur composition, ces sondes peuvent être laissées quelques semaines (situation la plus fréquente) ou plusieurs mois.
Une sonde JJ est mise en place en utilisant un fil guide semi-rigide sur lequel la sonde, creuse, est glissée jusqu'à sa position finale. Le retrait du guide interne permettra en fin de pose de voir les extrémités retrouver leur forme en J ou en "queue de cochon". L'une des extrémités se situera dans le bassinet (pyélon) et l'autre dans la vessie.
Ces sondes, souples, sont généralement très bien tolérées.
Parfois, elles peuvent entraîner certains troubles sans gravité
mais génants:
- Les urines passant du rein vers la vessie peuvent toutefois
remonter du rein à la vessie, la présence de la sonde neutralisant
le dispositif naturel empéchant ce type de reflux vésico-urétéral.
Il est donc possible de ressentir une douleur lombaire lorsque la vessie est
pleine, si l'on se retient anormalement ou lors de la miction du fait de la
contraction de la vessie. Il est donc recommandé d'éviter de se
retenir anormalement, et uriner sans faire d'effort de poussée notamment.
- L'extrémité de la sonde peut également
irriter la muqueuse de la vessie et être responsable de saignements (hématurie)
surtout après une marche prolongée, un trajet en voiture. De même
la vessie peut réagir en cherchant à éliminer ce corps
étranger et provoquer des envies d'uriner parfois pressantes et fréquentes.
Ces phénomènes banaux dans les heures et jours suivant la mise
en place de la sonde tendant à s'estomper avec le temps. Des brulûres
à la miction sont possibles au décours de la mise en place également.
- il est recommandé de boire au moins 1,5 litres d'eau
par jour pour éviter que ces sondes ne s'obstruent.
- une infection urinaire peut parfois survenir. Des brûlures
à la mictions sont possibles en dehors de toute infection mais leur persistance
doit faire pratiquer un examen cytobactériologique des urines. Il est
habituel lorsqu'on pratique cet examen de retrouver la présence d'hématies
(sang) et de leucocytes (pus) mais la présence de germes au-dessus d'un
certain seuil impose un traitement antibiotique. La survenue d'une douleur rénale
du côté de la sonde, d'une fièvre doit faire craindre une
infection rénale sur une obstruction de la sonde et impose son remplacement
en urgence ainsi qu'un traitement antibiotique (pyélonéphrite
sur obstacle).
Si la pose de ces sondes se fait sous anesthésie générale ou loco-régionale, leur retrait est le plus souvent effectué lors d'une cystoscopie ou fibroscopie vésicale sous anesthésie locale simple.
L'ablation se fait lors d'une cystoscopie ou d'une fibroscopie vésicale dont le déroulement est le même que pour un examen à visée diagnostic simple. Par l'endoscope, l'opérateur va introduite une pince souple et saisir l'extrémité de la sonde. La traction sur cette extrémitée déroule la sonde qui glisse alors très facilement et est extériorisée en même temps que le retrait de l'endoscope.
Ce geste ne dure que quelques minutes et est tout au plus légèrement désagréable.
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Sonde JJ |
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Docteur B. d'ACREMONT - Mise à jour 7 février 2010