Sommaire
Traitement
des calculs
Lithotritie: principe et réalisation
Examens pré-opératoires
Complications
Résultats
PRINCIPES DU TRAITEMENT DES CALCULS
Vous
êtes porteur d'un calcul urinaire. Plusieurs modalités de traitements
sont envigeables selon sa taille, sa situation, son histoire clinique, l'existence
ou non d'une complication (infection, douleur intense,..).
Un calcul peut en effet être fragmenté
sur place ("in situ") par lithotritie extra-corporelle, ou encore fragmenté
ou ôté par voie endoscopique en introduisant un appareil endoscopique
à son contact soit par voie naturelle (urétéroscopie dans
les calculs situés dans l'uretère, urétéro-rénoscopie
souple pour les calculs rénaux) soit par voie trans-cutanée (néphrolithotritie
per-cutanée dans les calculs du rein). Enfin beaucoup plus rarement actuellement,
un calcul peut être enlevé par chirurgie ouverte (lombotomie avec
pyélotomie dans les calculs du rein, urétérotomie dans
les calculs de l'uretère).
Le choix entre ces différentes techniques se
fait en fonction de plusieurs critères qui seront discutés avec
vous par votre urologue:
- taille et situation du calcul.
- Composition supposée du calcul.
- Antécédents personnels urologiques et
généraux.
- Complication éventuelle du calcul (infection,
dilatation du rein, douleurs importantes,..)
- Situation socio-professionnelle du patient.
- Matériel disponible.
LITHOTRITIE: PRINCIPE ET REALISATION ?
La lithotritie consiste à diriger sur le calcul une onde de choc afin de le briser en petits fragments qui seront ensuite eux-mêmes éliminés avec les urines. Cette onde de choc est générée par un générateur dont l'énergie est variable selon les machines disponibles (énergie électrohydraulique, énergie pyézo-électrique, énergie électro-magnétique). L'onde de choc est transmise du générateur par une coupole qui va la faire converger en un point (ou plus exactement un petit volume) que l'on va alors faire coincider sur le calcul que l'on souhaite traiter. La transmission se fait jusqu'à la peau par de l'eau dans laquelle baigne le patient, ou contenue par une membrane synthétique mise au contact de la peau. L'onde de choc parvient donc sur la peau sur une surface suffisamment large pour éviter ou limiter les douleurs à ce niveau et les risques d'échymose ou d'hématome. On va donc ainsi délivrer une succession d'ondes de choc sur le calcul jusqu'à sa désintégration en se limitant toutefois à une dose maximale afin de limiter les risques d'altération du rein. La cadence des tirs est adaptée à votre électrocardiogramme pour éviter toute interférence avec le rythme cardiaque.
Le repérage du calcul en début de scéance ce fait soit par échographie soit par amplificateur de brillance soit par les deux. Une fois ce repérage effectué il est indispensable de ne pas bouger. Selon le type de lithotriteur, une anesthésie peut donc être souhaitable pour éviter les douleurs, sources de mouvements du patient pendant la scéance qui dure 20 à 60 mn selon les cas.
Selon la nécessité ou non du recours à une anesthésie, la lithotritie se fera avec ou sans hospitalisation. Une radiographie dans préparation est en général effectuée imédiatement après la lithotritie mais le résultat ne peut être véritablement jugé sur la radiographie que quelques jours après.
Avant
toute lithotritie il est nécessaire :
- de vérifier l'absence d'infection urinaire par un examen cytobactériologique
des urines.
- de vérifier l'absence d'anomalie de la coagulation par une prise de
sang.
- de vérifier éventuellement la position du calcul (Abdomen sans
préparation, échographique ni nécessaire).
- de prévoir une consultation d'anesthésie si la lithotritie se
fait sur un appareil l'imposant.
Après la lithotritie peuvent survenir:
-
Une hématurie: présence de sang dans les urines, souvent mélangé
à de petits fragments de calcul (sable) qu'il est préférable
de recueillir afin d'en permettre une analyse.
- Des douleurs lombaires
- Des coliques néphrétiques, liées à la migration
des fragments de calcul. Elles seront traitées médicalement par
anti-inflammatoires, antispasmodiques et antalgiques mais peuvent nécessiter
une hospitalisation pour mettre en route un traitement par voie intra-veineuse
et dans certains cas soulager le rein en mettant en place sous anesthésie
une endo-prothèse urétérale (sonde JJ). Des coliques néphrétiques
peuvent survenir dans 10 à 20 % des cas après une scéance
de lithotritie.
- Plus rare mais imposant une hospitalisation en urgence, peuvent survenir des
douleurs et de la fièvre. Dans ce cas, si l'échographie faite
en urgence montre une dilatation du rein, une sonde urétérale
sera montée en urgence pour drainer les urines infectées. Il s'agit
en effet d'une pyélonéphrite sur obstacle qui est une urgence
chirurgicale.
- Un hématome sous-capsulaire du rein (hématome dans le rein sous
son enveloppe fibreuse appelée capsule). Le plus souvent asymptomatique
et sans conséquence, il sera suspecté devant la persistance de
douleurs lombaires banales pendant les 24 heures qui suivent la lithotritie.
L'échographie permettra d'en faire le diagnostic. Ces hématomes
régressent spontanément dans la plupart des cas sans nécessitée
d'être évacués.
- Une hypertension artérielle: il semble exister un risque à long
terme, très faible et controversé, de voir apparaître une
hypertension artérielle.
Les
résultats de la lithotritie dépendent de la localisation du calcul,
de sa taille et de sa composition. Globalement:
- plus le calcul est volumineux plus le risque de complications obstructives
(colique néphrétique) est important, plus le risque de devoir
envisager un traitement complémentaire est également important
(nouvelle lithotritie, urétéroscopie, chirurgie per-cutanée).
- La lithotritie fait disparaître 70 % des calculs du rein mais ce taux
est inférieur dans les calculs situés en bas du rein (calices
inférieurs) et plus élevé pour ceux situés dans
le calice supérieur. Dans l'uretère, 80 % des calculs sont traités
avec succès par cette méthode
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Docteur B. d'ACREMONT - Mise à jour le 29 décembre 2014