Sommaire
Définition
Technique
Suites opératoires
Complications
Résultats
Le traitement de l'incontinence urinaire repose sur plusieurs moyens parfois associés ou successifs selon l'âge, les antécédents de la patiente et le mécanisme des fuites.
Le
procédé TVT peut être utilisé dans la plupart des
incontinences urinaires survenant à l'effort et est indiqué comme
pour les autres interventions habituellement proposées dans ces problèmes
de fuites après échec de la rééducation périnéale.
A
été mise au point en Suède dans les années 1885,
puis développée, une nouvelle technique de traitement chirurgical
de l'incontinence urinaire d'effort, l'intervention de TVT (Tension Free Vaginal
Tape) utilisant
une bandelette synthétique venant soutenir l'urètre. Cette technique
est dite peu invasive car ne nécessite que deux petites incisions au
dessus du pubis et une incision au niveau du vagin. Plusieurs type de bandelettes
ont été mis au point, les différences tenant essentiellement
à leur dispositif de mise en place, le principe restant le même.
Le principe de l'intervention est basé sur la mise en place d'une bandelette synthétique de polypropylène (Prolene®) venant soutenir l'urètre dans sa partie moyenne sans aucune traction, chacune des branches remontant en arrière du pubis. Cette bandelette agit donc comme un billot sur lequel vient s'appuyer l'urètre à l'effort uniquement évitant ainsi les fuites.
La bandelette se met en place par une incision d'environ 2 cm sur le vagin et est récupérée au-dessus du pubis de chaque côté par 2 petites incisions d'un centimètre. Le bon passage des bandelettes est vérifiée lors de l'intervention par une cystoscopie. Une sonde vésicale est mise en place à plusieurs moments de l'intervention et parfois laissée en place en fin d'intervention. Cette sonde va servir notamment à remplir la vessie par du serum physiologique une fois la bandelette mise en place, afin de bien vérifier son positionnement et son efficacité sur les fuites à la toux. Il est vous est alors demandé de tousser pour bien positionner la bandelette en évitant toute traction sur celle-ci. La bandelette est alors sectionnée juste sous la peau sans être fixée à ce niveau: c'est sa texture qui l'empêchera de glisser et se détendre ensuite. Une mèche vaginale peut également être laissée jusqu'au lendemain.
L'intervention ne nécessite sauf complications, qu'une hospitalisation de 24 à 48 heures, parfois peut être réalisée en hospitalisation ambulatoire. En dehors des examens ayant permis de faire le bilan de votre incontinence, un examen cytobactériologique est nécessaire afin de vérifier l'absence d'infection avant votre hospitalisation.
L'intervention
se pratique sous anesthésie soit locale, soit loco-régionale
(rachi-anesthésie ou péridurale) afin de vous permettre de tousser
lors de la phase de réglage du positionnement de la bandelette, soit
enfin le plus souvent générale selon les opérateurs.
Une sonde vésicale et une mèche vaginale seront éventuellement laissées en fin d'intervention, en général pour quelques heures. A l'ablation de celles-ci vous pourrez uriner (en restant au lit le jour de l'intervention si vous avez eu une anesthésie loco-régionale).
La bonne vidange de la vessie pourra être vérifiée par un sondage ou une échographie de la vessie, effectué juste après une miction.
Un traitement antibiotique et/ou anticoagulant peut vous être prescrit dans certains cas.
Les incisions sont chacune refermées avec des fils résorbables qui ne nécessitent donc pas d'être enlevés. Les douches sont possibles dès le lendemain de l'intervention.
Il est préférable d'éviter les efforts importants pendant 4 à 6 semaines. Il est également conseillé d'attendre un mois avant la reprise d'une activité sexuelle.
La
mictions se fait en général plus facilement en position demi-assise.
Il est également préférable d'uriner sans pousser pour
faciliter la bonne vidange de la vessie.
- perforation de la vessie. La bandelette passe ainsi à travers la vessie. Cette complication survient dans environ 5 % des cas mais est le plus souvent reconnue lors de l'intervention par la cystoscopie qui est effectuée systématiquement. Dans ce cas elle est sans conséquence, la bandelette étant alors retirée puis remise en place. La sonde vésicale sera malgré tout gardée 1 à 2 jours de plus pour faciliter la cicatrisation vésicale.
- hématome pelvien. Le passage de la bandelette s'effectuant "à l'aveugle" il est possible que survienne un hématome sur son trajet. Celui-ci peut entraîner des douleurs pendant quelques jours mais se résorbera spontanément sans conséquence.
- Rétention vésicale. Elle survient rarement dans moins de 5 % des cas et dans ce cas peut justifier la remise en place d'une sonde vésicale pour quelques jours, beaucoup plus rarement le maintien de cette sonde plus longtemps, la mise en place d'un cathéter dans la vessie, des auto-sondages ou une réintervention pour couper la bandelette au niveau de l'urètre. Un résidu vésical de plus de 100 ml est par contre plus fréquent dans les heures qui suivent l'intervention mais régresse habituellement dans les jours suivants.
- L'infection urinaire. Rare, elle justifiera alors un traitement antibiotique.
- Plus exceptionnellement (< 1 %) on peut observer une infection au niveau des incisions, une érosion de la paroi vaginale en regard de la prothèse, un rejet de la prothèse.
Dans la plupart des études publiées, les patientes sont guéries dans 85 à 90 % des cas et améliorées dans 5 à 10 % des cas. Le taux d'échec est inférieur à 5 %.
Malgré
tout il s'agit d'une technique relativement récente et il est impossible
de savoir si ces résultats se maintiendrons durablement dans le temps
même comme il semble que cela soit le cas actuellement. De même,
le recul manque pour être formel sur la bonne tolérance du matériel
utilisé à long terme. Il convient donc d'être prudent
avant de proposer une telle technique certes séduisante de par sa simplicité
et de par son taux de succès, chez des patientes encore jeunes.
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Docteur B. d'ACREMONT - Mise à jour le 29 décembre 2014